La-crèche-animée

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Noël 2012

Michka

 

Michka était un petit ours en peluche, sa jeune maîtresse, Elisabeth, était une petite fille autoritaire et désagréable j’ en ai marre de ses jouets, celui-là il est même pas beau !.C’est bien ce que je disais !

En se réveillant, il s’était  senti tout triste et dégouté. Elisabeth n’était pas gentille ; il lui fallait vingt-cinq joujoux à la fois pour l’amuser et, quand on avait cessé de lui plaire, il n’était pas rare qu’elle vous secouât et vous jetât d’un bout à l’autre de la pièce ; tant pis s’il lui restait une de vos pattes dans la main.

« J’en ai assez d’être un jouet ici », grognait  Michka en se frottant les yeux de ses poings. « Je suis un ours, après tout ! Je veux aller me promener  tout seul et faire un peu ce qui me plaît, sans obéir aux caprices d’une méchante petite fille ».

Et bien que la chambre fût tiède, Michka s’enfuit.

Maintenant, il s’en allait dans la neige, laissant derrière lui des traces de pas …          

Or, depuis bien cinq minutes, un roitelet le suivait.   « Piou !... Piou !... »

« Brrr ! » (lui fit-il au nez). Pauvre roitelet ! il eut si peur qu’il se blottit sous un buisson.

-« Tradéridéra, tralala ! » chantait Michka en continuant sa route, « c’est très amusant d’être un petit ours qui se promène  dans la campagne. Je ne veux plus jamais être un jouet ! » 

 Après ça, au pied d’un arbre où la neige avait fondu, il trouva un pot de miel ; une paysanne l’avait perdu sans doute au retour du marché.

« Mm ! Mm ! » faisait  Michka en se régalant, « que la vie est belle dans les bois ! Jamais plus je ne serai un jouet, ça, non ! ».

Naturellement, quand il eut bien déjeuné, il eut envie d’aller faire la sieste en haut de l’arbre.  Quand il se réveilla, c’était presque le soir… Deux oies sauvages s’étaient posées à la cime de l’arbre pour se dégourdir les pattes et on les entendait causer. – Can, can ! « c’est  le soir de Noël ! » can, can !. « C’est ce soir que chacun doit faire une bonne action, Can, can  c’est ce soir que chacun doit aider son semblable, secourir les malheureux, réparer les injustices …. » Can, can 

«Tiens … Tiens … » se disait Michka, « je ne savais pas ça… » Et puis elles s’envolèrent au fond du grand ciel gris.

Et Michka descendit de son arbre et repartit dans la neige, cherchant une bonne action à faire …

Mais on eût dit que la terre où il était arrivé maintenant était toute déserte. Pas une maison, pas un animal, rien que de la neige et les grands bois.

Soudain, voici qu’il entendit des grelots. C’était un traîneau, tiré par un renne.

Sur le traîneau, il y avait un grand sac, tout gonflé, tout bossu. C’était le renne de Noël qui faisait sa distribution, comme c’est l’usage dans les pays du Nord, où il y a bien trop de neige pour qu’un bonhomme de Noël puisse cheminer à pied. « Grimpe vite »,  dit le renne à Michka, « tu m’aideras… »

Oh ! ça, c’était amusant !

Le traîneau volait sur la  neige. La nuit était venue, mais il y avait tant d’étoiles au ciel qu’on y voyait comme en plein jour.

A chaque village, à chaque maison, le renne s’arrêtait et Michka, entrant à pas de loup, mettait dans la cheminée un chemin de fer, des patins, une trompette, tout ce qui lui tombait sous la main en fouillant le grand sac.

Michka s’amusait comme un fou ; s’il était resté, sage petit joujou, dans la maison d’Elisabeth, aurait-il jamais connu une nuit pareille ? De temps en temps, cependant, il pensait : « Et ma bonne action, dans tout ça ? »

Alors, on arriva à la dernière maison ; c’était une cabane misérable, à la lisière d’un bois. Michka fourra la main dans le grand sac, tourna, fouilla : il n’y avait plus rien !

« Renne, ô Renne ! il n’y a plus rien dans ton sac ! »

 « Oh ! » gémit le renne.

Dans cette cabane, il y avait un petit garçon malade ; demain matin, en s’éveillant, verrait-il ses bottes vides devant la cheminée ?

Le Renne regardait Michka de ses beaux yeux profonds.

Alors Michka fit un soupir, embrassa d’un coup d’œil la campagne où il faisait si bon se promener tout seul et, haussant les épaules, levant bien haut ses pattes, une, deux, pour faire sa bonne action de Noël, entra dans la cabane, s’assit à cotè des bottes, attendit le matin



21/12/2012
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